Grand Erg oriental - Sahara

Tunisie, janvier 2007. Nous quittons la douceur de la palmeraie de Douz où roucoulent les tourterelles maillées pour les chaleurs et l'aridité des sables du grand Erg. A quelques kilomètres du Chott el Jerid nous attendent nos deux chameliers et les sept dromadaires qui composent la caravanne. La méharée de vingt jours aura lieu en petit groupe, Linda, Imed, Mouldi et moi.

Plein Sud nous traversons les sables. Le rythme quotidien s'installe doucement, lever avec le jour, déjeuner, bâtage des dromadaires, marche jusque midi ou une heure. Vient ensuite le repas puis la sieste. Après deux heures de halte nous reprenons la route jusqu'au coucher du jour. Baraquer les bêtes, débâter, installer le camp, chercher du bois, faire le feu et le pain occupent la soirée.

La nuit tombée, la soupe chorba, le couscous et les dattes reconstituent les réserves d'énergie pour gravir les dunes du lendemain, tandis que la musique de nos chameliers bédouins nos plongent dans des univers oniriques.


Ce rythme quotidien, d'une progression régulière nous conduit au travers un paysage identique mais toujours renouvelé. Lumières et couleurs des sables composent des paysages changeant, fugaces, exceptionnels. Ainsi, après quelques jours, les sables blancs cèdent le pas aux ocres clairs puis aux roux bruns-rouge. Aux petites dunes de quelques mètres succèdent les hautes dunes de plus de 300 m.


Et ce Grand Erg, verdi par les pluies de décembre accueille une vie fragile et discrète mais bien présente. Partout, les traces de gerbilles, gerboises, fennecs, chacals et gazelles dorca marquent le sable tandis que moineaux blancs, traquets du désert ou fauvettes naines du désert s'animent près des camps, à la recherche de trace de repas.

Tout au long de ces 370km de traversée Nord Sud du grand erg oriental, nous admirerons le calme et la douceur avec laquelle Imed et Mouldi s'occuperont de nos dromadaires. Leur gentillesse et disponibilité à notre égard, leurs compétences et leur connaissance du désert nous ferons regretter que ces trois semaines se soient si vite écoulées.